La cache de Trohanet

« Il s'élève encore des soupçons sur la maison de Trohanet ; la maison est close, la demoiselle Céleste Tréouret est à Quimper, elle n'a dû laisser après elle qu'une vieille femme logée dans la maison à buée ; prenez des renseignements par Briant.

Je sais qu'il y a une excellente cache à Trohanet, on m'a dit qu'elle est si bien placée qu'on ne saurait la trouver. Ceci me fut dit, il y a neuf ou dix mois, par une personne très instruite, mais elle ne s'ouvrira pas à moi. La cour derrière la maison communique au bois et devient un moyen de fuite. Je me rappelle une excellente cache placée dans un autre canton et pratiquée par l'effet d'un double mur dans des appartements au second étage, on y descendait par le grenier. Si vous aviez assez d'indications pour visiter Trohanet, après avoir bien visité et sondé même les murs et les pavés d'en bas, il faudrait bien examiner aussi dans les hauts et vérifier les planchers des greniers. »

Extrait de : Briec sous la révolution

C’est la réponse non signée à une enquête émanant du département, et adressée sans doute au juge de paix de Briec.

Diocèse de Quimper et de Léon - Bulletin diocésain d'Histoire et d'Archéologie - XIe année - 1911 - p.151

http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=32

Précision importante : Le propriétaire actuel du château n'a pas trouvé cette fameuse cache.

Dans le roman, j'ai scrupuleusement suivi l'avis de cet informateur qui, bien qu'anonyme, semble bien informé. Il y a donc bien une cache dans le château, à laquelle on accède par le grenier ! Vive l'imaginaire !

Sous la Révolution, les gens qui voulaient cacher une personne lors des visites domiciliaires avaient modifié en général la disposition de leur domicile pour le permettre. L'une des caches consistait à fermer par un mur en dur, brique ou pierre, le dessous d'un escalier. Deux des marches et contremarche pouvaient se soulever et donner accès à la cavité ainsi constituée. Mais il faut ajouter immédiatement que cet aménagement était connu des policiers et autres Gardes territoriaux qui vérifiaient soigneusement les maisons.